Entretien de la vigne : comment lutter contre la coulure et le millerandage ?

L’obtention d’un bon vin réside dans l’entretien de la vigne et le développement de raisins de qualité. Toutefois, plusieurs maladies peuvent impacter la récolte, c’est notamment le cas de la coulure et du millerandage. Ces maladies interviennent au cours de la croissance des fruits, lorsque ceux-ci sont encore à l’état de fleurs ou en pleine maturation. En effet, elles se développent lorsque les conditions météorologiques ne sont pas adaptées à la pousse de la vigne. Mais alors, comment éradiquer la coulure et le millerandage ? Faisons le point.

Qu’est-ce que la coulure, une maladie de la vigne ?

Lorsque les fleurs de la vigne ne sont pas fécondées correctement, celles-ci peuvent développer la coulure, une maladie qui entraîne leur chute. Généralement, on constate l’apparition de cette maladie en présence de gel, ou lorsque les températures ne sont pas suffisamment hautes pour permettre la floraison. De ce fait, certains cépages sont beaucoup plus sujets que d’autres à la coulure, c’est notamment le cas du Merlot ou du Grenache.

Lorsque la vigne souffre de coulure, ses fleurs ne se développent pas (ou très peu) et produisent des fruits petits et inutilisables dans la fabrication du vin. Dans la plupart des cas, ces fleurs tombent et ne repoussent pas. En effet, des conditions météorologiques non appropriées les empêchent de perdre leur capuchon, un phénomène permettant leur fécondation.

On constate l’apparition de coulure vers le mois de mai, une période charnière entre la phase hétérotrophe (celle qui précède la floraison) et autotrophe (lorsque la vigne se gorge de minéraux et de macronutriments, permettant le développement des fruits).

Comprendre le millerandage, qui impacte le développement du raisin

Le millerandage est généralement confondu avec la coulure. Néanmoins, il s’agit d’une maladie bien différente, puisqu’elle concerne directement le développement des fruits, et non la floraison. Une vigne souffrant de millerandage donne des raisins peu développés et produits en très petite quantité. Là encore, il n’est pas envisageable de produire un vin de qualité.

En d’autres termes, le millerandage impacte directement la maturation de la vigne, qui n’arrive jamais à un stade optimal. Il est aisé de reconnaître un raisin malade : outre sa petite taille, celui-ci ne présente aucun pépin. On le nomme alors « raisin millerand ».

Le millerandage est en réalité une conséquence de la coulure. D’autre part, on peut constater le développement de cette maladie, lorsque la terre souffre d’une carence en bore, un élément indispensable à la croissance de la vigne. D’ailleurs, le bore se trouve dans de nombreux aliments que nous consommons au quotidien, comme la salade par exemple, ou encore l’avocat. Bien sûr, cet élément chimique est présent dans le raisin de qualité, en pleine santé.

Sachez toutefois que les gains de raisins millerands peuvent être employés dans la fabrication du vin, même s’il propose un rendement moindre. Les fruits sont alors beaucoup plus sucrés, moins acides, ce qui peut favoriser la conception d’un breuvage intéressant d’un point de vue gustatif. Aussi, il est possible d’affirmer que le millerandage est une maladie bien moins grave que la coulure, puisqu’elle n’est pas incompatible avec la production de vin.

Comment lutter efficacement contre la coulure et le millerandage ?

Vous l’aurez compris, il est difficile de lutter contre la coulure et le millerandage, en raison de l’origine climatologique de ces deux maladies. Alors qu’il est possible d’éradiquer d’éventuels insectes ou bactéries de la vigne, ces deux phénomènes sont bien plus difficiles à contrer. Aussi, à l’heure actuelle, aucun traitement connu ne peut endiguer les conséquences d’une mauvaise floraison et le mauvais développement du raisin.

Toutefois, il est possible à la fin de la floraison de réaliser un rognage, un procédé visant à couper la vigne dans la hauteur. Ainsi, la répartition des minéraux et autres macronutriments en phase autotrophe est plus harmonieuse. En effet, la « nourriture » de la vigne est alors distribuée également entre l’apex et les grappes de raisins, qui pourront alors se développer normalement. Toutefois, l’étape du rognage doit avoir lieu au bon moment, c’est-à-dire ni trop tôt ni trop tard. Aussi, une bonne expérience dans la culture du raisin est nécessaire, afin d’obtenir de bons résultats. En d’autres termes, l’optimisation de la phase autotrophe (lorsque la photosynthèse permet de renouveler les ressources de la vigne) est une période cruciale dans le développement et la croissance des grappes.

De plus, comme nous l’avons mentionné précédemment, il est indispensable d’analyser les sols, afin de pallier une éventuelle carence en bore. Cet oligo-élément est indispensable au cours de la floraison. Si celui-ci venait à manquer, des solutions peuvent être envisagées pour apporter plus de bore à la terre, et donc éviter la coulure et le millerandage. Aussi, dans le commerce, on retrouve des engrais riches en bore, permettant ainsi de lutter contre les maladies entraînant une production moindre.

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